Délaissant les constructions savantes et les méandres narratifs de ses précédents ouvrages, Anne Calas a suivi pour ce nouvel ensemble une pente très douce, mieux apte à traduire les nuances d'un paysage intérieur et extérieur dont le trouble reste entier mais qui semble tout de même plus apaisé que dans ses premiers livres. Composées de courtes séquences, de scènes esquissées comme autant d'aquarelles verbales, ces pages laissent entrevoir les éclats d'un monde physique et mental dont la beauté fragile, immédiate, serait saisie avant l'embrasement par la grâce d'une écriture à la transparence trompeuse, qui désigne et préserve son mystère d'un même élan. Dans ses déclinaisons subtiles et son dialogue avec le monde visible (et invisible), c'est bien d'une quête qu'il s'agit, ou tout au moins d'une avancée : vers une clarté plus secrète dont la poésie est ici le sujet - ou l'enjeu.
→ en savoir plus