livre en cours, extrait
Jour 23 percées 4
Zone franche, les lignes sont aussi réalistes qu’un slip en titane.
Légères, solides. À bout de nerfs, les forteresses cèdent, l’été touche à sa fin. Nous aurons bien nos quatre saisons carrément accomplies autour de ces jardins roulant sous la lumière matinale. M’en éloigner, de loin de l’île regarder l’air ténébreux de la puissante phocéenne. La reine est passée rouge noire à la crapette. Les jardins grimpent en vagues alarmées jusqu’à ma terrasse de bois. Ronces, fleurs de liserons et bouquets de sauges odorantes. Nos murets ensablés. Mes collines sont vastes et rien de vous ne me déplaît. Je vous aime pour l’endroit où le tissu frappe lentement dans le vent. Où vous mettez la main contre ma jupe.
Vous retenez mon bras contre — s’il est possible de le faire mieux, alors je me perdrai [encore]. Et je rirai de vous aimer [toujours], entre cartons brisés et bateaux sur le flanc. Voix douce à l’écume d’un courant pâle. Horizon cendre bleuté en strates caresse la digue qui se tient torse nu face au large. Tétons pointés vers l’Amérique. Ou se retournant, l’Algérie. Jardins cardinaux—vents dominants d’une autre mer, degrés de nos ensoleillements intimes. Et nos pages à écrire dans la terre et les boues. Le sable et nos pétales ensemençant nos parcelles en plein ciel.
J’ai faim, il est midi