Mes démbulations pré-équinoxe s’arrêtent à l’Estaque. Je pense aux films de Guédigian. Les îles du Frioul seront pour plus tard, mais j’ai rempli mon contrat: celui de traverser TOUS les arrondissements entre les deux équinoxes d’automne. En équilibre donc. Sur mes deux pieds
Marseille me désoriente, j’y perds le nord. Sans arrêt, je ne sais plus où est la mer…je ne sais plus si j’aime cette ville, si elle m’effraie par son désordre et sa crasse. Ses cagoles et ses mafieux. Sa lumière infinie. Sa beauté. Ses légendes. Sa liberté. Ou sa sauvagerie
Et puis tous ces hommes sans femmes dans les cafés autour de la gare St Charles Un peu partout dans le centre. 1er, 2ème et terrible pauvreté du 3ème. Ces hommes, donc, attablés sous la lumière blanche des néons. Jouant aux cartes, aux dés. Buvant. Parlant fort. Je pense aux femmes qui cuisinent, lavent les enfants, tiennent la maison…
Celle qu’on appelle la première ville d’Afrique me fait voyager. Et beaucoup réfléchir aussi.
J’ai traversé le minuscule et ravissant cimetière de la treille. Vue la tombe de Marcel Pagnol et ça j’avoue que je ne m’y attendais pas. J’étais dans les collines, 11ème arrondissement, Les Camoins, La Treille, et soudain voilà Pagnol, Caubère, Le château de Bizune, celui que Marcel traversait avec Augustine et toute la petite famille…revu aussi la partie de cartes de la trilogie.
Vu aussi ce matin un lycée professionnel à l’Estaque gardé par au moins une vingtaine de policiers. On est bien loin de Pagnol…
Je quitte Marseille avec le sentiment que je commence à peine. C’est un peu comme les jardins. Il faut prendre le temps de s’enraciner. Ou du moins de chercher les miennes, celles des femmes de ma lignée