Patrick (occupant avec Laurence de la parcelle n°4) digère son petit-déjeuner au centre du carré. Petite zone de flou à droite sur presque tous les clichés de ce petit matin très froid…conclusion: puisque Patrick tricote très bien, il va falloir songer à fabriquer un cache-nez pour le drone. Ou simplement penser à essuyer la buée avant le vol!
vol au-dessus d'un nid de carrés
Patrick photographie le photographe volant et son carré
me reviennent quelques vers du poème de Victor Hugo, le seul dont je me souvienne encore de l'école primaire, La retraite de Russie !
" (...)
on voyait des clairons à leur poste, gelés
restés debouts, en selle et muets, blancs de givre
collant leurs bouches en pierre aux trompettes de cuivre …"
Heureusement point de déroute ici, mais un soleil d'hiver d'une infinie beauté.
le saviez vous ? au 6, quelque chose pousse déjà!
9 + 12 + 2 = un sacré mouvement aux carrés !
au 12, on la joue japonaise
à la 2, alors là…c'est technique!
un carré pour embrasser le ciel
ils sont venus en nombre depuis quatre jours, au carré n°9, puis 12, puis 2!
et au milieu, en tout petit, c'est moi!
Le carré n°11
Comment sortir du carré, de ses 4 lignes droites égales, de cet « à plat ».
Je n’aime pas le carré, il m’enferme. J’étouffe dans le carré, c’est dur un carré, c’est froid.
Je ne rêve que de courbes où je peux me lover, de spirales dans lesquelles je peux m’élever, prendre de la hauteur et sortir du carré, m’évader dans des rêves d’espace, d’infini, de tournoiement, de valses de la vie.
Du carré, j’ai gardé le quatre.
Quatre directions : nord, est, sud, ouest. Mais aussi le centre, le cœur d’où part le mouvement spiralé.
Quatre éléments : l’eau, l’air, le feu et la terre. Mais aussi le bois, la pierre qui donne forme à la spirale.
Quatre saisons : hiver, printemps, été, automne. Mais aussi la saison du cœur, qui va du vague à l’âme, au rire sans raison, à l’émerveillement, aux pleurs de rien et que sais je encore…
Mais tout cela est bien beau, mais c’est encore un peu vide. Mais confiance là où est le vide, la nature et moi-même allons le remplir. Cela va créer, se poser, se placer, planter, pousser, germer, dans la terre, dans le cœur et ailleurs...
19 janvier 2018 - 0ù l'on dit vagues...
Le bœuf est lent mais la terre est patiente.
Prétention suprême, changer la terre en eaux, la modeler en vagues quand elle dort sous la pluie et le gel depuis des mois, la pelle qui s'englue, les chaussures qui s'encroûtent, tenter de comprendre son rythme comme une respiration, de celles que l'on connaît au milieu de la Méditerranée les jours de houle parsemée de crêtes blanches. Restons-en modestement à l'évocation et oublions la restitution, pelletons avec résignation jusqu'à l'apparition d'une ébauche satisfaisante. Hélène guide, ajuste de l'œil, et manie le râteau avec délicatesse, Anne nous encourage d'un tango qui provoque chez nous deux une danse improbable (essayez pour voir un tango avec brouette et râteau ! ). Pour aujourd'hui ce sera tout, demain la neige après un ciel si bleu, est-ce possible ? le demain nous dira oui, on dit vague...
les villes maman
Le bec d’oiseau sur mon épaule une poupée
De porcelaine, Dorine au dialogue silencieux
Surgissement le plus souvent assise attendant
Jambes écartées dans le creux d’une bergère
Rose fané
Les petits pieds chaussés babies vernies
À boutons noirs de soie peau de carton
Dorine au regard doux aux cils acérés de bleutées
Pupilles immenses connaissant les mensonges
Qui disent la vérité
Consolante si on veut bien
L’enfant est assise et attend le retour
Au coin de la cheminée nourrir le cœur du noir
La flamme monte au soir maman maman
assiette au carré
le safran récolté à l'automne était dans nos assiettes de fête
Le carré nous voeux carrément heureux ! Bonne année 2018 !
Et pendant ce temps sur nos terres…
Parcelle n° 1, Camille
Parcelle n°2, Elisabeth et Marion
Parcelle n°3, Les Mousquetaires
Parcelle n°4, Laurence et Patrick
Parcelle n°5, Anne et Benoît
Parcelle n° 6, Mathilde
Parcelle n° 7, Chantal
Parcelle n° 8, Fabien
Parcelle n° 9, Hélène et François
Parcelle n° 10, Christine
Parcelle n° 11, Florence
Parcelle n°12, Camille et Nicolas
Parcelle n° 13, Jean Yves
Parcelle n° 14, les collégiens
Parcelle n° 15, Antoine
Parcelle n° 16, Nicole
Repérages par Hélène et François
28 décembre 2017
CJ: Alors cette découverte du 9ème ?
H&F: Et bien, c’est grand, très grand. Temps gris et vent glacial il faut lire entre les traverses et les avenues, les pavillons de tous âges et les barres formidables.
CJ: Quels repères, quelles inspirations ?
H&F: Urbanisme sauvage où les villages sont reliés par de gigantesques immeubles, effrayant ! Difficile de rattacher de petites maisons timides aux villas cossues des années 30, et puis soudain un paysage de garrigues et de rochers jusqu’à la mer, la plus grosse partie de l’arrondissement vers le Sud, atteindre les calanques, les cabanons en quittant la prison des Baumettes.
La Méditerranée est bien présente mais elle se mérite, elle inspire une certaine sérénité après une jungle de béton, de cailloux, d’habitats bricolés.
CJ: "Terrain vague", votre projet est-il donc toujours d’actualité ?
H&F: Plus que jamais mais désormais tous les angles se conjuguent. Vague à lames et vague à l’âme, terrain vague vaguement déterminé, maquis balisé, accidents de terrain, catastrophes architecturales, quartiers préservés, zones militaires, espaces universitaires, que faire avec cet embrouillamini sinon un embrouillamini ? on y trouve même un obélisque pour ponctuer un carrefour !
CJ: Quelle suite ?
H&F: Un bon moment de décantation avant de trouver l’identité dominante mais de toute évidence des vagues, des vagues, des vagues…
le carré rond
Solstice d'hiver
Passage de la frontière de la nuit vers le jour qui de nouveau s'allonge.
A la surface, rien ne bouge. Et pourtant dans les dessous…
Brrrr !
Hum! Dès le départ cette histoire de jardin au carré nous semblait tordue. Tirage au sort, réunion sabbatique, liens improbables avec Marseille, mais bon, que faire à l’heure où la retraite sonne ? Adhérons et engageons-nous.
Adhérer on a vite compris, les pieds dans la glèbe, l’outil crotté sous les éléments déchainés, la pluie qui transperce la parka destinée à nous protéger du mistral…
Mais non, je m’égare, pas une goutte de pluie pendant près de 6 mois, en réalité on racle, on pioche, on tente la réalisation d’un projet onirique. Une compétition acharnée s’engage entre les carrés investis par les créateurs motivés.
Nous, au n° 9 c’est "terrain vague", une boutade qui nous arrangerait bien, une friche informe laissée au hasard des saisons. Pas si simple, l’expression nous entraîne vers d’autres pistes; vagues à lames (de fond), arrondissement jouxtant les calanques, chiffonniers errants le crochet en main, chardon bleu des sables cher à Victor Hugo… Le chantier va s’ouvrir dès janvier, à nos brouettes, nos pioches, pelles et chocolats chauds, où l’on aperçoit l’écume des jours.
Vol de nuit à bord de Jo
Mon voisin Jonathan est venu me guider dans ce premier vol de nuit à bord de Jo, le drone. C'est formidable! Nos carrés vus du ciel! in extrémis avant le passage à l'hiver!
Gratitude des cahiers dessinés et
Des tressaillements
Des vibrations intimes
Ah ! la belle saison Ah !
L’eau de rose
Reine de cette terre, conduis-moi
Vers
Carré patient à l’ivre passé hydre
Hiver sous le manteau
Rose-Marie
Attend
Sous la lune gelée
Sous la brume et le givre
Aisselles des mésanges
Des biches rousses
Des bois
Marseille, troisième voyage
Alors puisque simplement s’inscrire comme
Une ancienne éternité
Un à-plat
Tracé à l’encre noire
Larges aux pinceaux
Dans la neige
Laponie, j’attends la pluie mais
Je voudrais
Qu’elle ne vienne pas encore
Pas encore
La page est au bout
Dans la mansarde d’écriture
partition blanche
ça joue au 4!
la terre sommeille, mais tout le monde ne dort pas
une nuit sous la lune
et toute la suite ce qui vient
un fil au puits
et la phrase-maison
résiste à l’attente fragile
vague-à-l’âme feutré la moisson viendra
mesureR la prière
la pierre angulaire
et le temps