- Un arbre à poèmes, avec pour base les haïkus composés initialement, mais qui doit s'enrichir progressivement, notamment de poèmes plus "urbains".
- Des plaques de rues inspirées de la liste fournie par Anne, avec des débuts d'histoires poétiques à partir de ces dénominations.
- Des photos retouchées et d'autres prises sur le web pour témoigner de la diversité du 14ème arrondissement, et qui seront apposées sur des agglos et des parpaings disposés sur notre parcelle.
- Dans ces agglos, des plantations, parfois reliées à des fils, pour former un "jardin poétique" dont nous sommes en train de déterminer la teneur et le plan.
Au gré des envies
Changement....
Au gré des envies et fantaisies
Ça pique les yeux ça fait battre le coeur froid dans le dos et
chaud devant
Balance, souffle et terre qui tourne, la lumière dessous
Maison famille et petits coeurs cousus dans la tendresse
Terreau qui salit les mains et nourrit la naissance
Couleurs surgies du noir et blanc en boutons de bottines
Bouquets pour demain et la lumière dessous
Musique de la transformation et murmures des racines
La poussière de Donnafugata va revenir avec le vent
Le temps change
Mireille
Le bec d’oiseau sur mon épaule une poupée
De porcelaine, Dorine au dialogue silencieux
Surgissement le plus souvent assise attendant
Jambes écartées dans le creux d’une bergère
Rose fané
Les petits pieds chaussés babies vernies
À boutons noirs de soie peau de carton
Dorine au regard doux aux cils acérés de bleutées
Pupilles immenses connaissant les mensonges
Qui disent la vérité
Consolante si on veut bien
L’enfant est assise et attend le retour
Au coin de la cheminée nourrir le cœur du noir
La flamme monte au soir maman maman
Thérèse, Rose-Marie, mes déesses marseillaises
Dans le décor fané d’une chambre avec vue, j’entre
Sur la pointe des pieds. J’entre et je
Vous trouve, auréolée
Or lourd de mes mystères chevauchant
Cheval de grand labour tombé dans
Le blanc irisé d’une neige précoce.
Voile de mariée tremble jusqu’à vos pieds
Chaussés. Légers. Bridés. Et vos chevilles
À l’abri de la laine
Fine d’été. Signe, enseigne, balise douce
Votre chien attend, caresse verte sous ma nuque.
Falaises de craie, corps nus dans l’immensité revenue
Vibrante ou levée de l’aurore.
Le soleil gagne aux abords, la mer attend la mère.
Brûlante, copeaux de métal au cru sombre
D’une main calleuse. Désirante
Vous étiez tendre. Etiez-vous douce ?
Vapeurs bleutées dans le ciel étiré de ma
Méditerranée. Née ici. Avec vous. Dans le blanc
Et le rouge carmin, le banc d’un
Set de sept. Au solaire d’une rangée
De porcelaines fines.
la joie sauvage de ce miracle
fascination cette nuit à la parcelle n°2. La neige tombe à gros flocons et sous cette épaisseur d'ouate blanche et gelée, un halo diffuse une clarté surnaturelle, La phrase du guépard scintille sous la glace, illisible , comme fondue et irradiante. Je reste longtemps fascinée par tant de beauté, avec en moi la joie sauvage de ce miracle. La technologie et la nature veillent à rendre ma nuit merveilleuse.
Création natur'elle
Quelques images de la spirale éphémère du temps après 3 jours passé à Sault.
Balade pour récoltes de merveilles fournies par la nature.
Temps de composition au grès de l’inspiration et l’expiration.
Pause.
Repos, contemplation, regard et photographie…
Que voilà !
Il faut que tout change…
le guépard s'est allumé à la parcelle n°2
les images aériennes vont venir mais le drone étant allé flirter avec la barrière électrique, j'espère qu'il pourra voler demain… à suivre!
Et Vian !
Quand même, dans ce neuvième il y a une prison. Nous ne ne voulons pas faire de vagues mais ça plombe un peu l’ambiance.
Et le plomb c’est pas bon pour la santé aux Baumettes. On veut voir car après tout on en a plein la tête de ce lieu dont on cause de façon récurrente.
Alors? "le meilleur chemin pour le Parc des Calanques ?" - Prendre devant l’entrée principale de la prison flanquée latéralement de deux bas-reliefs grossièrement imposants; à gauche "la Gourmandise", à droite "la Colère" - ça ne s’invente pas - et traverser un maquis bien balisé. *
Arrivé sur la grève s’embarquer pour Montecristo, rêve d’évasion Monsieur le Comte… Parce que finalement la Méditerranée est parcourue d’un gué (les îles), dont on ne connaît pas trop bien l’existence. De Marseille, la Corse (celle-la on connaît elle a même eu certains de ses pensionnaires aux Baumettes), la Sardaigne, les îles toscanes… Mais, bon, passer des Baumettes à Montecristo, hormis le plein air, le soleil et les chèvres (?), mieux vaut rester à l’ombre fraîche de son cabanon un dimanche qui sent bon l’aïoli.
La tâche est rude. Vagues, terrain vague, évocation de l’incarcération, de l’évasion vers les côtes de l’Afrique du Nord, ce fichu carré comme une toile de format carré elle aussi où, une fois posés les premiers coups de pinceaux règnent la confusion, le doute. A la recherche d’un parti pris, d’une direction stabilisante, d’une partition sur laquelle nous jouerons avec malice et aisance.
Vite! le printemps pousse sa corne sous la lumière glacée,
"Y a quelque chose qui cloche la dedans, on y retourne immédiatement…), et Vian !
*Sculptures d’Antoine Sartorio
les vagues respirent
un matin sur la parcelle n°9 s'élève une vapeur somptueuse alors que la terre se réchauffe. Les vagues donnent la sensation de respirer au rythme du soleil qui monte lentement et s'étend doucement sur le carré. Puis tout devient doré.
un cache-nez tricoté-main pour le drone?
Patrick (occupant avec Laurence de la parcelle n°4) digère son petit-déjeuner au centre du carré. Petite zone de flou à droite sur presque tous les clichés de ce petit matin très froid…conclusion: puisque Patrick tricote très bien, il va falloir songer à fabriquer un cache-nez pour le drone. Ou simplement penser à essuyer la buée avant le vol!
vol au-dessus d'un nid de carrés
Patrick photographie le photographe volant et son carré
me reviennent quelques vers du poème de Victor Hugo, le seul dont je me souvienne encore de l'école primaire, La retraite de Russie !
" (...)
on voyait des clairons à leur poste, gelés
restés debouts, en selle et muets, blancs de givre
collant leurs bouches en pierre aux trompettes de cuivre …"
Heureusement point de déroute ici, mais un soleil d'hiver d'une infinie beauté.
le saviez vous ? au 6, quelque chose pousse déjà!
9 + 12 + 2 = un sacré mouvement aux carrés !
au 12, on la joue japonaise
à la 2, alors là…c'est technique!
un carré pour embrasser le ciel
ils sont venus en nombre depuis quatre jours, au carré n°9, puis 12, puis 2!
et au milieu, en tout petit, c'est moi!
Le carré n°11
Comment sortir du carré, de ses 4 lignes droites égales, de cet « à plat ».
Je n’aime pas le carré, il m’enferme. J’étouffe dans le carré, c’est dur un carré, c’est froid.
Je ne rêve que de courbes où je peux me lover, de spirales dans lesquelles je peux m’élever, prendre de la hauteur et sortir du carré, m’évader dans des rêves d’espace, d’infini, de tournoiement, de valses de la vie.
Du carré, j’ai gardé le quatre.
Quatre directions : nord, est, sud, ouest. Mais aussi le centre, le cœur d’où part le mouvement spiralé.
Quatre éléments : l’eau, l’air, le feu et la terre. Mais aussi le bois, la pierre qui donne forme à la spirale.
Quatre saisons : hiver, printemps, été, automne. Mais aussi la saison du cœur, qui va du vague à l’âme, au rire sans raison, à l’émerveillement, aux pleurs de rien et que sais je encore…
Mais tout cela est bien beau, mais c’est encore un peu vide. Mais confiance là où est le vide, la nature et moi-même allons le remplir. Cela va créer, se poser, se placer, planter, pousser, germer, dans la terre, dans le cœur et ailleurs...
19 janvier 2018 - 0ù l'on dit vagues...
Le bœuf est lent mais la terre est patiente.
Prétention suprême, changer la terre en eaux, la modeler en vagues quand elle dort sous la pluie et le gel depuis des mois, la pelle qui s'englue, les chaussures qui s'encroûtent, tenter de comprendre son rythme comme une respiration, de celles que l'on connaît au milieu de la Méditerranée les jours de houle parsemée de crêtes blanches. Restons-en modestement à l'évocation et oublions la restitution, pelletons avec résignation jusqu'à l'apparition d'une ébauche satisfaisante. Hélène guide, ajuste de l'œil, et manie le râteau avec délicatesse, Anne nous encourage d'un tango qui provoque chez nous deux une danse improbable (essayez pour voir un tango avec brouette et râteau ! ). Pour aujourd'hui ce sera tout, demain la neige après un ciel si bleu, est-ce possible ? le demain nous dira oui, on dit vague...
les villes maman
Le bec d’oiseau sur mon épaule une poupée
De porcelaine, Dorine au dialogue silencieux
Surgissement le plus souvent assise attendant
Jambes écartées dans le creux d’une bergère
Rose fané
Les petits pieds chaussés babies vernies
À boutons noirs de soie peau de carton
Dorine au regard doux aux cils acérés de bleutées
Pupilles immenses connaissant les mensonges
Qui disent la vérité
Consolante si on veut bien
L’enfant est assise et attend le retour
Au coin de la cheminée nourrir le cœur du noir
La flamme monte au soir maman maman
assiette au carré
le safran récolté à l'automne était dans nos assiettes de fête
Repérages par Hélène et François
28 décembre 2017
CJ: Alors cette découverte du 9ème ?
H&F: Et bien, c’est grand, très grand. Temps gris et vent glacial il faut lire entre les traverses et les avenues, les pavillons de tous âges et les barres formidables.
CJ: Quels repères, quelles inspirations ?
H&F: Urbanisme sauvage où les villages sont reliés par de gigantesques immeubles, effrayant ! Difficile de rattacher de petites maisons timides aux villas cossues des années 30, et puis soudain un paysage de garrigues et de rochers jusqu’à la mer, la plus grosse partie de l’arrondissement vers le Sud, atteindre les calanques, les cabanons en quittant la prison des Baumettes.
La Méditerranée est bien présente mais elle se mérite, elle inspire une certaine sérénité après une jungle de béton, de cailloux, d’habitats bricolés.
CJ: "Terrain vague", votre projet est-il donc toujours d’actualité ?
H&F: Plus que jamais mais désormais tous les angles se conjuguent. Vague à lames et vague à l’âme, terrain vague vaguement déterminé, maquis balisé, accidents de terrain, catastrophes architecturales, quartiers préservés, zones militaires, espaces universitaires, que faire avec cet embrouillamini sinon un embrouillamini ? on y trouve même un obélisque pour ponctuer un carrefour !
CJ: Quelle suite ?
H&F: Un bon moment de décantation avant de trouver l’identité dominante mais de toute évidence des vagues, des vagues, des vagues…