19h, rencontre avec Hélène Nougaro autour de l’oeuvre de Claude Nougaro
Hélène Nougaro, presque vingt ans après la mort de son mari continue à faire vivre une oeuvre flamboyante et suit avec attention les nombreuses propositions artistiques qui naissent ici et là. C’est ainsi que nous l’avons rencontrée à Paris, à l’occasion de la création de “L’amour sorcier”. Elle a accepté avec beaucoup de simplicité de nous rejoindre au coeur de l’été pour partager ensemble une soirée dans les jardins du Bleuet. Une chance unique!
20h30, L’amour Sorcier, chansons de Claude Nougaro
Pour chanter Nougaro il faudrait peut-être endosser un costume de chamane ou porter un masque de danse et laisser doucement s’insinuer l’âme des poètes, l’âme de ceux qui frottent les mots comme des petits cailloux pour en tirer des étincelles. Et laisser ainsi peu à peu émerger la fête, le jazz, le son des cuivres qui nous font danser et chanter jusqu’à l’aube. Qui nous conduisent vers la somptueuse Garonne, les pieds dans la vase et les galets, au cœur de la mer océane quand elle résonne d’un air de tam-tam
Il faudrait peut-être accorder la faconde à la timidité, l’humour à la gravité, la joie au désespoir, le lyrisme au silence. Pétrir les sons, les rythmes comme une glaise. Comme une matière initiale à mettre en mouvement pour faire danser la terre. Il faudrait vouloir tourner comme un astre ou avancer seul sur la scène pour dire simplement : Regarde-moi, regarde qui je suis.
Pour chanter Nougaro, il faudrait peut-être avoir pour une heure seulement l’âme d’un héros, d’un matador étincelant et le courage d’un petit taureau furieux.
Il faudrait boire les mots jusqu’à l’ivresse et traverser les fulgurances du verbe.
Être à la fois l’amant magnifique et l’enfant tout barbouillé de nuit.
Et pour lui rendre hommage commencer à danser, à tournoyer sans fin aux sons des instruments d’un musicien brillant qui tient entre ses mains toutes les musiques du monde.